CAILLE, JEAN

Scénariste/Dessinateur/Coloriste

Né le 01/01/1918 en FRANCE.

Décédé le 20/10/2012.

Résistant, Jean Caille avait entamé à la Libération une brillante carrière à la préfecture de police de Paris. Nommé à la fin des années cinquante chef de la 2e section de la direction des RG de la PP (chargée de la politique intérieure et de l'extrême droite), Jean Caille, commissaire divisionnaire, lutta contre l'OAS à partir de 1961 en région parisienne tout en se constituant un important réseau d'indicateurs. Maurice Papon était à l'époque préfet de police. Quelques jours après la disparition de Mehdi Ben Barka, opposant au roi Hassan II et figure du tiers-mondisme, le 29 octobre 1965 à Paris, lors d'une opération menée par les services marocains avec la complicité de policiers et de truands français, Jean Caille avait été avisé des confidences de Georges Figon. Celui-ci, soupçonné d'avoir attiré Ben Barka à la brasserie Lipp près de laquelle celui-ci fut enlevé, fut retrouvé mort chez lui par la police. Interrogé par le juge chargé de l'enquête sur les circonstances dans lesquelles il avait appris l'enlèvement de Ben Barka et sur le nom de son informateur, Jean Caille s'était retranché derrière le secret professionnel pour refuser de donner son nom. En 1966, Jean Caille avait publié "Petit Jean est un parfum", un roman d'espionnage dans lequel il relatait la disparition d'un Premier ministre africain à... Tahiti. Lors du procès de Maurice Papon, condamné le 2 avril 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour "complicité de crimes contre l'humanité" par la cour d'assises de la Gironde pour avoir fait déporter près de 1.600 juifs de Bordeaux vers Drancy, Jean Caille avait fait partie des anciens résistants qui avaient témoigné en sa faveur.
Lors d'une audience, le 16 octobre 1997, Jean Caille avait assuré : "Papon était résistant, ça se savait. Papon n'a jamais été raciste ou antisémite". Jean Caille avait été promu officier de la Légion d'honneur en 1974.